3 Travail
**Description :**
Le capitalisme financiarisé dégrade le travail. À la division du travail, il ajoute le contrôle par les chiffres. Il tend à retirer aux travailleuses et aux travailleurs la maîtrise du sens de leur travail. Il rend invisibles et sans valeur les gestes de soin apportés à la chose faite et aux personnes. Phénomène de notoriété publique dans l’hôpital ou l’EHPAD, dans l’usine ou sur les plateformes, il est devenu un risque majeur jusque dans les tiers lieux, dès lors qu’ils ne seraient plus qu’une filière de l’innovation aux normes définies par la puissance publique, elle-même sous l’emprise d’une indispensable valorisation et mise en concurrence des territoires.
Le travail est aussi un des piliers essentiels de la vie économique et sociale , à travers la répartition des revenus et de la protection sociale. À ce titre, nous faisons face à deux défis. D’une part la stigmatisation de plus en plus systématique par les institutions publiques elles-mêmes, dont font l’objet celles et ceux qui n’ont pas d’emploi, converge avec la recherche des nouvelles formes d’exploitation et de rentabilité que sont le travail à la tâche, les contrats zéro heure par exemple, pour détruire le contrat social. D’autre part, la rétribution financière des pratiques du commun, présentée comme une évidente nécessité à travers les filières émergentes du numérique, de l’innovation des territoires (tiers lieux) et de l’écologie émergente, ouvre la voie à la marchandisation de pans entiers de l’activité de l’homme et de la nature jusque là préservés.
Dans ce domaine, quelles brèches ouvrir pour faire reconnaître les personnes comme contributeurs et contributrices et sujet de droits, et permettre le développement de dispositifs sociaux et économiques qui donnent à chacun et chacune les moyens d’une vie digne ?